
Les avancées actuelles de la recherche
Un ver prometteur
Le ver prometteur est un ver marin appelé arénicole. Il a été découvert par Frank Zal dans le cadre de sa thèse qui consistait à comprendre comment les vers marins réussissaient à respirer malgré les changements de marais. L’arénicole respire grâce à ses branchies comme les poissons, mais lors des marées basses c’est son sang qui lui permet de rester en vie. En effet le ver se trouve sur les plages, il suffit de creuser à 50 cm dans le sable pour le trouver.
Il mesure 10 à 15cm de long et est d’une couleur rouge-orangé. Ce ver est un véritable espoir dans l’histoire du sang artificiel ! L’hémoglobine contenue dans le sang de l’arénicole est capable de transporter 50 fois plus d’oxygène que l’hémoglobine humaine.
Ce phénomène est possible car l’hémoglobine de ce ver est extracellulaire c’est à dire à l’extérieur de la cellule contrairement à l’hémoglobine humaine. Cette caractéristique permet d’oublier les problèmes d’incompatibilité, liées au rhésus par exemple (porté par les globules rouges). Il n’y a plus de groupes sanguins à prendre compte, l’hémoglobine de l’arénicole pourrait donc servir à tout le monde.
La manière de prélever cette hémoglobine marine est la suivante :
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Les vers d’élevage sont tués par surgélation
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Ils sont décongelés dans une solution, ce qui libère l’hémoglobine
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Le mélange obtenu est purifié puis filtré.
Cette hémoglobine n’est pas modifiée chimiquement et de plus elle utilisable immédiatement.
Actuellement cette découverte est utilisée principalement dans la conservation des organes et notamment celle des reins. Les greffons rénaux sont habituellement victimes de lésions à cause d’une carence en oxygène lors du prélèvement et de la conservation du greffon, ainsi qu'à la ré-oxygénation brutale lors de la transplantation. Ce qui serait responsable du moins bon fonctionnement des greffons et de leur survie à long terme serait diminué. Les greffons doivent être conservés à 4°C hors du corps humains sans risquer l’hypothermie c’est pour cela qu’ils doivent également être alimentés par un transporteur d’oxygène qui marche à 4°C. L’hémoglobine de l’arénicole est parfaite pour cette situation car elle remplit ces 2 impératifs.
Une expérience sur le porc a été réalisée par des scientifiques. Cette expérience est la suivante :
Les scientifiques ont pris 2 groupes de porcs : 1 groupe de porcs dit expérimentaux et un autre dit témoins. Des reins ont été greffés à ces 2 groupes de porcs : les expérimentaux ont reçus des reins conservés avec l’hémoglobine de l’arénicole et les témoins ont reçus des reins conservés de manière classique.
Résultats : la reprise de l’activité rénale (urine) est immédiate chez le groupe expérimental alors que les porcs du groupe témoin voient leur activité rénale reprendre au bout de 2-3 jours.
Mais le plus grand espoir lié à cette découverte est la transfusion sanguine chez l’homme. Malheureusement l’arénicole doit subir encore de nombreuses tests cliniques avant d’être appliqué chez l’Homme, des tests sont prévus pour 2017. Cette hémoglobine a déjà été implantée chez la souris et le rat, une expérience qui a connu un grand succès. En effet, après que ces animaux ont reçu l’hémoglobine ils ont continué à vivre de manière totalement normale. Si cette avancée aboutit chez l’homme, cela pourrait être le progrès du siècle car chaque année il manque plus de 100 millions de litres de sang dans le monde pour subvenir aux besoins.
En attendant cette hémoglobine sert déjà dans d’autres domaines comme par exemple la fabrication de vaccins : les vaccins sont fabriqués dans un bioréacteur qui fait pousser des cellules. Ces dernières produisent les vaccins. Les cellules ont besoin d’oxygène pour pouvoir se développer et le fait d’ajouter une hémoglobine dans le bioréacteur permet d’accélérer la croissance des cellules et donc de produire plus de vaccins.


